mercredi 21 octobre 2009

La première fois...

La première fois fut un baiser. Depuis ce temps… elle ne se souvient pas, pas toujours. Une caresse volée, un malaise éphémère, un plaisir triomphant. Une contrariété passagère, un amour victorieux. Des doutes effacés, une méfiance manipulée. Après tout, ils s’aimaient, non?

Elle se sentait encore mieux lorsque c’était elle qui était gentille avec lui. Il était heureux, elle était fière. Une fois, il lui avait même enseigné comment faire de l’exercice. Elle fut félicitée. Ils en faisaient beaucoup ensemble, mais ce n’était pas comme à l’école : « Toi, tu es une grande », disait-il.


Elle n’aurait jamais dû en parler.


D’abord un choc, plus douloureux que les ecchymoses qui parsèment maintenant sa peau de lait. Puis les accusations. On la prit pour une idiote. Il la prit pour une nulle. Tous l’ignorèrent. Ils déménagèrent, elle cessa d’aller à l’école. Pour la première fois il la frappa. Elle reprit conscience dans la cave de la nouvelle maison.

Elle ne voulut plus faire d’exercice… mais cette fois-là, lorsqu'il la prit de force, elle sentit les lames du viol déchirer son âme. Aujourd’hui elle sait que résister ne fait que déchirer son corps.

Si ce n’était de son visage meurtri, elle crierait. Condamné, elle se contente d’ignorer ses pertes de mémoire et d’attendre que les pas de son géniteur descendent les marches de l’escalier.

vendredi 16 octobre 2009

Contre nous

Laisses-moi boire ta pensée
Encore et encore
Me saouler de ton esprit
Ce rire qui agresse plusieurs
À nouveau m'y bercer

La vie devait nous unir
Mais la nature est contre nous
Dieu est contre nous

Oh! Je veux m'assoupir
Au son de ta musique
De mes yeux dessiner tes courbes
Lorsque tes mains glissent sur l'ivoire

Mais ne m'oublies pas!
Pas pour ses yeux clairs
Je l'abandonnerai s'il le faut
Je te prendrai dans mes bras
Comme autrefois...

La réalité frappe:
La nature est contre nous
Et Dieu aussi

Tous ces rêves et désirs
Détruits par quelques mots
Effacés par quelques larmes

J'aurais acheté le bois noir et brillant
Celui que tu voulais
Nous aurions pu nous y contempler

Mais la nature est contre nous
Et Dieu nous tourne le dos

Et malgré moi, malgré mes promesses
Tu te détournes
Et malgré tout, malgré tes promesses
Je te laisse aller
Tes yeux dans les siens
Tu es contre nous