dimanche 29 novembre 2009

Un gars dans l'métro...

Il était assis sur son siège. Simple. Seul.

De tous les passagers, lui seul semblait vivant, les autres étant perdus dans leurs tourments : la conjointe infidèle, les enfants, le boulot, la maladie… Tous mutés dans une solitude forcée.

À moins d’un mètre de lui, je ne vis pas tout de suite les larmes qui coulaient sur son visage. Il les cachait de sa main, détournait la tête. J’entrevis seulement sa peine lorsqu’il ne pu la dissimuler davantage, ni aux autres passagers, ni à lui-même. Les yeux sombres et rougis. Les joues ruisselantes, la barbe inondée. Les épaules secouées de sanglots silencieux, terribles.

Comme contagieuse sa tristesse me gagna, voilant ma vision d’une brume humide.

D’un seul coup, il se retrouva debout, dévoilant sa carrure impressionnante. Au mouvement de sa poitrine, je devinai qu’il tentait de récupérer son souffle, de maîtriser cette crise incontrôlable. Au moment où le train s’arrêta, il jeta un regard en moi, ses yeux emplis d’une lueur bien vivante, pleine d’espoir. Sur sa bouche s’esquissa un imperceptible sourire, à peine forcé. Il redressa alors les épaules et se perdit dans la foule qui noyait maintenant le quai.

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