Non sans être commentée, la pastille plastiquement éprouvée file à toute allure, évitant par miracle les dizaines de lames affutées. Déjà, le grondement se fait entendre, il s'élève, soulignant l'importance de ce mouvement inutile. Comme si leurs vies en dépendaient, voici les quelques crânes vides et édentés qui s'élancent dans sa direction, avides, hypnotisés. Et alors, avec un manque d'esthétisme et un sens du spectacle très peu développé, voilà les deux troupes qui s'engagent dans un combat sans but, déversant sur le cristal glacé quelques gouttes de ce qu'il leur reste d'essence pourpre.
Ainsi se déroule le rituel. Ce qui était un grondement il y a quelques instants, est devenu un élan agressif de violence, de passion, et de patriotisme.
Tout près, le verre vole en éclat, on arbore des vêtements colorés, les masses se forment devant les animations électroniques, on s'époumone en lançant des cris presque inhumains: La folie est généralisée. Le chaos s'est installé. La ville bourdonne. Et les millions fusent. La machine est à nouveau enclenchée. Jamais un rituel ne fut aussi efficace: toute la province est sous l'emprise de l'envoûtement.
Les mêmes mots sont sur toutes les lèvres, aussi les moins touchés succombent au pouvoir du champ lexical.
C…
H…
Tu n'as jamais republié.
RépondreSupprimerJ'aimerais te lire à nouveau
William L.
xxx