Faut croire qu’on n’avait pas les mêmes règles.
jeudi 5 mai 2016
Désonorités
Faut croire qu’on n’avait pas les mêmes règles.
dimanche 17 avril 2016
Un dimanche soir de décembre
On se fume un joint pour faire la
vaisselle
pis j'le retrouve.
pis je nous imagine enfants.
Lui, p'tit gars fou
que tous les enfants de la ruelle veulent
avoir comme ami.
et moi, p'tit gars doux qui admire et
aime donc bien trop son grand frère...
Osti que je l'aime.
mardi 15 décembre 2009
En ce moment de l’année, en cette saison…
Ainsi se déroule le rituel. Ce qui était un grondement il y a quelques instants, est devenu un élan agressif de violence, de passion, et de patriotisme.
Tout près, le verre vole en éclat, on arbore des vêtements colorés, les masses se forment devant les animations électroniques, on s'époumone en lançant des cris presque inhumains: La folie est généralisée. Le chaos s'est installé. La ville bourdonne. Et les millions fusent. La machine est à nouveau enclenchée. Jamais un rituel ne fut aussi efficace: toute la province est sous l'emprise de l'envoûtement.
Les mêmes mots sont sur toutes les lèvres, aussi les moins touchés succombent au pouvoir du champ lexical.
C…
H…
vendredi 4 décembre 2009
Le nouvel orthographe selon moi...
Donc j'étais assis au bar lorsque je la vis.
La main à la poitrine, elle me regardait. Son visage, parsemé de milliers de petites étoiles, me dénudait, exprimant sans aucune pudeur ses sexuels desseins. J'imaginais déjà son souffle sur ma peau, l'odeur de ses cascades bouclées et la courbe de son cou sous la caresse de ma main. Son rire désarçonnant me traversait le corps, m'envoûtant, faisant grandir en moi le désir de son être, être d'une sexualité déconcertante. D'où j'étais, je pouvais apercevoir sa hanche presque dénudée et des yeux je suivais la route de sa silhouette vers un nouveau monde coloré. Chacun de ses mouvements excités sur sa chaise, doublés de son regard, était comme une invitation à venir, à la connaître davantage.
Finalement, je passai à l'action. Sûr de mes dons de séduction, je la gagnai à ma cause par mon simple sourire. Nous montâmes à sa chambre, champagne en main. Tout naturellement, elle prit place sur le lit après avoir retiré ses jolies chaussures: elle savait ce qu'elle faisait. Son svelte corps allongé, ses cheveux se balançaient sur ses majestueuses épaules et elle me sourit d'un sourire hypnotisant, enchanteur. Ses dents étaient blanches, droites, oh, miracle orthodontique!
C'est alors que je sus que je l'aimerais.
Je ne savais où poser les yeux. Sa poitrine aguichante? Ses hanches accueillantes? Ses parfaites jambes?
Confusion. Mais que faire de mon corps? Comment agir? Depuis quand une femme pouvait-elle me mettre dans un tel état? N'étais-je pas l'homme de la situation? L'initiateur? Habituellement, celui qui a le contrôle? Près d'elle je me trouvai perdu.
Plus confiante que jamais je n'aurais pu l'être avec une amante, elle m'invita sur le lit et me servit à boire. Rires! Regards! Souffles! Sans savoir comment, nous nous découvrîmes enlacés, déjà lancés dans une exploration à l'issue incertaine, mais pleine d'une anticipation impatiente. Il semblait que nous étions deux aimants, s'approchant de plein gré, s'attirant contre notre volonté. Je pu humer ses cheveux qui sentaient aussi bon qu'ils étaient beaux; je pu goûter ses lèvres qui m'enivraient autant que son visage étoilé. Était-ce vraiment cela où s'agissait-il du champagne?
Et quand nos regards se croisèrent à nouveau, je compris pour la première fois qui j'étais: Un homme, un fou des femmes, faible, continuellement destiné à tomber sous leur irrésistible charme, se bernant lui-même, croyant contrôler ces fascinantes créatures. Je tentai de comprendre, perturbé, de saisir ce qu'avait de si extraordinaire cette nymphe pour me conduire dans de telles réalisations, mais je ne pu que tressaillir alors qu'elle me prit d'assaut.
La bouteille roulant sur le sol, nous nous livrâmes à notre pétillante passion, ne tardant plus à nous éprouver dans d'éternels préliminaires.
Avec ardeur nous nous aimâmes.
Avec tendresse nous fîmes l'amour.
Tout doucement nous nous dîmes ces paroles enivrantes.
Après nous être consumé jusqu'à s'en brûler physiquement, je contemplai la suite dans laquelle je me trouvais, une merveille du monde étendue près de moi. L'aube, qui lentement commençait d'éclairer la ville, jetais sur son corps un voile qui rendait sa peau pure d'une blancheur exquise. Partout où je posais les yeux je percevais les traces de notre amour: dans ces draps satinés, le fauteuil, la peau d'ours près du feu, le petit balcon... même la table de salon portait la marque de l'union de nos fluides.
Puis l’appel de la nature se fit entendre : je passai à la salle de bain, toujours perdu dans mes pensées. Ma besogne acquittée, je me dirigeai directement au balcon pour fumer un cigare. De là-haut, Paris était magnifique. Avec ses rues complexes, un vrai labyrinthe, un volcan toujours en activité. De plus en plus, je comprenais que Paris et moi ne faisions qu’un. J’étais nu, et je commençais à frissonner. Je n’avais maintenant plus qu’une envie, de retourner me tapir sous les draps, blotti contre ma Belle.
Je jetai un coup d’œil rapide à la pièce seulement pour me rendre compte que tout avait disparu, ses jolies chaussures, ses vêtements. Elle avait même pris la peine de placer la bouteille de champagne et les coupes sur le plateau d’argent, celui sur la petite table près de la peau d’ours.
J’avais raison : elle savait ce qu’elle faisait. La veille au soir, alors nous nous courtisions, elle savait ce que faisait.
Elle savait déjà ce qu’elle ferait.
Je me senti désemparé, bouleversé. Comme à l’habitude en temps de souffrance, je m’empressai de recourir au remède ultime et j’avalai tout ce qu’il restait d’alcool dans la suite. Une petite bouteille de liqueur à la menthe…
Dans ma frustration et mon incompréhension du moment, je descendis au bar, question d’enfiler quelques verres. Si frustré de me retrouver dans la situation dans laquelle j’avais abandonné tant de femmes! Consterné par mon propre pathétisme, voilà comment je me trouvais.
Les verres s'accumulaient devant moi. Je racontais au garçon de l'autre côté du comptoir, mes déboires, mon premier échec amoureux. Le regard brumeux, mes yeux rougis erraient quand ils se posèrent à nouveau sur ceux d'une autre déesse. Qu’elle était belle! Ce corps de sirène... Je me tus pour apprécier la beauté qui s'étalait devant moi et le serveur m'offrir un verre, comme pour me remercier de ce soudain silence. Il sembla qu’elle aussi appréciait mes atouts physiques. Alors une nouvelle valse nuptiale débuta. Et lorsqu’elle se mit en route vers sa chambre et qu’elle me fixa dans les yeux, je ne pu résister à l’envie de la suivre…
dimanche 29 novembre 2009
Il est souffrant de naître dans le triangle
Lorsque la croix y est apposée
Faute de posséder les rondeurs du cercle
Bonheur dans les coins dissipé
Au centre, la fleur devais s'y épanouir
Et répandre son odeur
Hélas, sans flamboyer elle ne fit que ternir
Déversant toujours ses pleurs
Et la structure qui semblait si perfide
Devint corps, soutient, puissance
De l'alliance géométrique naît un jardin
D'où émanent doux parfums en permanence
Un gars dans l'métro...
Il était assis sur son siège. Simple. Seul.
De tous les passagers, lui seul semblait vivant, les autres étant perdus dans leurs tourments : la conjointe infidèle, les enfants, le boulot, la maladie… Tous mutés dans une solitude forcée.
À moins d’un mètre de lui, je ne vis pas tout de suite les larmes qui coulaient sur son visage. Il les cachait de sa main, détournait la tête. J’entrevis seulement sa peine lorsqu’il ne pu la dissimuler davantage, ni aux autres passagers, ni à lui-même. Les yeux sombres et rougis. Les joues ruisselantes, la barbe inondée. Les épaules secouées de sanglots silencieux, terribles.
Comme contagieuse sa tristesse me gagna, voilant ma vision d’une brume humide.
D’un seul coup, il se retrouva debout, dévoilant sa carrure impressionnante. Au mouvement de sa poitrine, je devinai qu’il tentait de récupérer son souffle, de maîtriser cette crise incontrôlable. Au moment où le train s’arrêta, il jeta un regard en moi, ses yeux emplis d’une lueur bien vivante, pleine d’espoir. Sur sa bouche s’esquissa un imperceptible sourire, à peine forcé. Il redressa alors les épaules et se perdit dans la foule qui noyait maintenant le quai.